dimanche 25 février 2007

PROMENADES ROMAINES-1












Petit florilège

Qui a bien vu Rome en garde du bonheur pour la vie
Goethe (lettre à Seidel)

Panoramas et vedute
Nous avons ouvert une fenêtre sur Rome et admiré l’horizon. (Chateaubriand)

Voyez cet étonnant assemblage de dômes, de campaniles et de coupoles dorées, de faîtes, de façades, d’églises et de palais, d’arbres verts, d’eaux jaillissantes. (De Brosses)

Quelques vignes blanches. Au loin les collines bleues. Les bords du Tibre. Quelques arbres rares. Un portique, en haut de la berge, ouvert sur le vide ; et des moutons pâles qui descendent en files obliques, lentement, boire dans le fleuve. Tous les fonds des tableaux de Poussin, que nous connaissons, avec un ciel rayé. (Zola)

Rien n’est comparable pour la beauté aux lignes de l’horizon romain, à la douce inclinaison des plans, aux contours suaves et fuyants des montagnes qui le terminent. … Une vapeur particulière, répandue dans les lointains, arrondit les objets et dissimule ce qu’ils pourraient avoir de dur ou de heurté dans leurs formes. Les ombres ne sont jamais lourdes et noires ; il n’y a pas de masses si obscures de rochers et de feuillages, dans lesquelles il ne s’insinue toujours un peu de lumière. Une teinte singulièrement harmonieuse, marie la terre, le ciel, et les eaux : toutes les surfaces, au moyen d’une gradation insensible de couleur, s’unissent par leurs extrémités, sans qu’on puisse déterminer le point où une nuance finit et où l’autre commence. (Chateaubriand)

… la lune se levait sereine sur le mont Soracte ; le soleil s’inclinait, sans nuage, à l’horizon maritime ; l’air était tiède, embaumé, transparent ; un ciel pur faisait saillir les édifices lointains de Vatican et du Janicule ; la majesté de la campagne entourait la ville sacrée d’une auréole immense et lumineuse. (Méry)

Couleurs

L’air est plein de sourires. Tout respire une fraîche ivresse. Les maisons et les ruines de briques ne sont plus que couleur, et roses comme d’immenses espaliers de fleurs.
Dans toutes les rues, fussent les plus belles, aux fenêtres, entre les boiseries vertes, jaunes ou rouges, une corde est tendue et là, blanc ou de couleur, pend mouillé le linge de la famille. Il sèche au grand soleil. Ce sont de francs pavillons admirables à voir dans l’air bleu. Rien ne décore mieux les vieilles maisons brunes. (Suarès)

Le ton roux des ruines au soleil. On distingue nettement l’ancienne ville qui fait comme une masse grise et rousse, avec ses vieilles toitures de tuiles, ses pans de murs gris, au milieu de la ceinture des quartiers nouveaux aux toitures luisantes, aux façades crues et blanches, percées de rangées de fenêtres. (Zola)
…ce teint de brique que j’ai aimé ici voir jouer, contre le vert sombre des collines et l’ocre délavé des rues, et flamber comme nulle part aux rayons du soleil bas. (Julien Gracq)

…parmi une abondance de jaunes ternis et de bruns-rouges délavés, on rencontre çà et là un bel ocre orangé qui conserve, sous une patine très lentement formée, un éclat chaleureux, une densité sereine… (Valéry Larbaud)

Coucher de soleil sur le Tibre. Ces maisons délicieusement roses et grises dans le ton du dessous de ces champignons qu’on appelle des mousserons. (Claudel)

Tout est incommensurablement grenat, incommensurablement rose, incommensurablement jaune, incommensurablement vert, incommensurablement violet.
C’est tous les soirs ainsi. C’est Rome.
A moins qu’il ne pleuve. (Cingria)
Une sélection de Françoise avec des photos de CP

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