mercredi 28 février 2007

LA VIE EN ROSE-Quand les roses- Adamo



Adamo effeuille avec une dose certaine de misogynie des roses hiératiques. Dans une mise en scène dépouillée de tout artifice, des jeunes femmes qui viennent de chez le coiffeur, entrent, s'assoient et sortent, le visage figé. On pense à un film minimaliste d'avant-garde. Mais un charme demeure, celui de la désuétude ?

Aujourd'hui, Adamo inaugure la rubrique "La Vie en rose" qui défrichera avec bonheur (je l'espère pour vous) l'univers de la chanson, du dessin animé, de la vidéo d'amateur, d'artiste, etc. La tonalité en sera toujours verte, souvent rose, parfois bleue, jamais noire. Pour cette dernière couleur, parce que les jardins peuvent être effroyables, et aussi parce qu'il existe de nombreux incorrigibles pessimistes, nous créerons prochainement une autre rubrique : "Le jardin des horreurs". Mais ne vous attendez pas pour autant à sombrer dans la dépression. Et ne confondez pas les deux rubriques, svp, merci.

dimanche 25 février 2007

PROMENADES ROMAINES-1












Petit florilège

Qui a bien vu Rome en garde du bonheur pour la vie
Goethe (lettre à Seidel)

Panoramas et vedute
Nous avons ouvert une fenêtre sur Rome et admiré l’horizon. (Chateaubriand)

Voyez cet étonnant assemblage de dômes, de campaniles et de coupoles dorées, de faîtes, de façades, d’églises et de palais, d’arbres verts, d’eaux jaillissantes. (De Brosses)

Quelques vignes blanches. Au loin les collines bleues. Les bords du Tibre. Quelques arbres rares. Un portique, en haut de la berge, ouvert sur le vide ; et des moutons pâles qui descendent en files obliques, lentement, boire dans le fleuve. Tous les fonds des tableaux de Poussin, que nous connaissons, avec un ciel rayé. (Zola)

Rien n’est comparable pour la beauté aux lignes de l’horizon romain, à la douce inclinaison des plans, aux contours suaves et fuyants des montagnes qui le terminent. … Une vapeur particulière, répandue dans les lointains, arrondit les objets et dissimule ce qu’ils pourraient avoir de dur ou de heurté dans leurs formes. Les ombres ne sont jamais lourdes et noires ; il n’y a pas de masses si obscures de rochers et de feuillages, dans lesquelles il ne s’insinue toujours un peu de lumière. Une teinte singulièrement harmonieuse, marie la terre, le ciel, et les eaux : toutes les surfaces, au moyen d’une gradation insensible de couleur, s’unissent par leurs extrémités, sans qu’on puisse déterminer le point où une nuance finit et où l’autre commence. (Chateaubriand)

… la lune se levait sereine sur le mont Soracte ; le soleil s’inclinait, sans nuage, à l’horizon maritime ; l’air était tiède, embaumé, transparent ; un ciel pur faisait saillir les édifices lointains de Vatican et du Janicule ; la majesté de la campagne entourait la ville sacrée d’une auréole immense et lumineuse. (Méry)

Couleurs

L’air est plein de sourires. Tout respire une fraîche ivresse. Les maisons et les ruines de briques ne sont plus que couleur, et roses comme d’immenses espaliers de fleurs.
Dans toutes les rues, fussent les plus belles, aux fenêtres, entre les boiseries vertes, jaunes ou rouges, une corde est tendue et là, blanc ou de couleur, pend mouillé le linge de la famille. Il sèche au grand soleil. Ce sont de francs pavillons admirables à voir dans l’air bleu. Rien ne décore mieux les vieilles maisons brunes. (Suarès)

Le ton roux des ruines au soleil. On distingue nettement l’ancienne ville qui fait comme une masse grise et rousse, avec ses vieilles toitures de tuiles, ses pans de murs gris, au milieu de la ceinture des quartiers nouveaux aux toitures luisantes, aux façades crues et blanches, percées de rangées de fenêtres. (Zola)
…ce teint de brique que j’ai aimé ici voir jouer, contre le vert sombre des collines et l’ocre délavé des rues, et flamber comme nulle part aux rayons du soleil bas. (Julien Gracq)

…parmi une abondance de jaunes ternis et de bruns-rouges délavés, on rencontre çà et là un bel ocre orangé qui conserve, sous une patine très lentement formée, un éclat chaleureux, une densité sereine… (Valéry Larbaud)

Coucher de soleil sur le Tibre. Ces maisons délicieusement roses et grises dans le ton du dessous de ces champignons qu’on appelle des mousserons. (Claudel)

Tout est incommensurablement grenat, incommensurablement rose, incommensurablement jaune, incommensurablement vert, incommensurablement violet.
C’est tous les soirs ainsi. C’est Rome.
A moins qu’il ne pleuve. (Cingria)
Une sélection de Françoise avec des photos de CP

samedi 24 février 2007

HISTOIRES D'ORCHIDEES

J'ai commencé ma collection il y 5 ans, quand j'ai emménagé dans ma maison de ville à Montreuil sous bois.

J'avais un emplacement idéal pour les installer pendant l'hiver. C'était sur le parapet de l'escalier qui descend vers le sous-sol, près d'une fenêtre plein sud.

Je les arrose de temps en temps avec de l'eau de pluie récoltée sur ma terrasse, et encore plus avec de l'engrais orchidée.

Quand cela me prend je nettoie leurs feuilles à l'eau tiède. Par contre jamais de pulvérisation sur leur feuillage. Je n'arrive pas à utiliser un pulvérisateur plus de 2 fois. Trop de calcaire, je n'en sais rien, mais donc impossible de leur créer une ambiance humide.

Chez moi en hiver il fait 18°.

Et l'été, elles séjournent toutes dehors du côté Nord de la maison sur des étagères suspendues sur un mur. Et je les oublie complètement. Elles ne sont arrosées que par la pluie. De ce côté de la maison, le soleil ne donne que le matin.

Voilà ma façon de faire vivre mes orchidées. Bien sûr j'en perds chaque année. Mais j'arrive à en faire refleurir. Et je les achète soit en solde à Leroy Merlin (7 à 8 euros), soit dernièrement chez Lidl, pour la fête de Saint Valentin (9 euros).
Leur nom est impossible à retenir. Les seules que je n'arrive pas à faire refleurir, ça je le sais par rapport au feuillage, ce sont les Phalaenopsis (fleurs rondes comme des papillons et feuilles longues et larges). Pour l'instant elle font beaucoup de racines aériennes.

Pascale Peuziat

jeudi 22 février 2007

PROMENADES ROMAINES










PETIT FLORILEGE
Qui a bien vu Rome en garde du bonheur pour la vie
Goethe (lettre à
Seidel)

Panoramas et vedute

Nous avons ouvert une fenêtre sur Rome et admiré l’horizon. (Chateaubriand)


Voyez cet étonnant assemblage de dômes, de campaniles et de coupoles dorées, de faîtes, de façades, d’églises et de palais, d’arbres verts, d’eaux jaillissantes. (De Brosses)

Quelques vignes blanches. Au loin les collines bleues. Les bords du Tibre. Quelques arbres rares. Un portique, en haut de la berge, ouvert sur le vide ; et des moutons pâles qui descendent en files obliques, lentement, boire dans le fleuve. Tous les fonds des tableaux de Poussin, que nous connaissons, avec un ciel rayé. (Zola)

Rien n’est comparable pour la beauté aux lignes de l’horizon romain, à la douce inclinaison des plans, aux contours suaves et fuyants des montagnes qui le terminent. … Une vapeur particulière, répandue dans les lointains, arrondit les objets et dissimule ce qu’ils pourraient avoir de dur ou de heurté dans leurs formes. Les ombres ne sont jamais lourdes et noires ; il n’y a pas de masses si obscures de rochers et de feuillages, dans lesquelles il ne s’insinue toujours un peu de lumière. Une teinte singulièrement harmonieuse, marie la terre, le ciel, et les eaux : toutes les surfaces, au moyen d’une gradation insensible de couleur, s’unissent par leurs extrémités, sans qu’on puisse déterminer le point où une nuance finit et où l’autre commence. (Chateaubriand)

… la lune se levait sereine sur le mont Soracte ; le soleil s’inclinait, sans nuage, à l’horizon maritime ; l’air était tiède, embaumé, transparent ; un ciel pur faisait saillir les édifices lointains de Vatican et du Janicule ; la majesté de la campagne entourait la ville sacrée d’une auréole immense et lumineuse. (Méry)

Antiques et botanique

J’herborise au tombeau de Cecilia Metella : le réséda ondé et l’anémone apennine font un doux effet sur la blancheur de la ruine et du sol. (Chateaubriand)
Le Viburnum Tinus fleurit sur toutes les ruines, les buissons d’hièble dans les haies bourgeonnent tous, de même que d’autres que je ne connais pas. (Goethe)

Cyprès et lierre, herbes et giroflées qui croissent / en touffes enchevêtrées, monticules entassés / sur ce qui furent des salles, arche écroulée, colonne dispersée / en fragments, voûtes obstruées… (Byron)


Et ces ruines à plusieurs hauteurs, sur plusieurs profondeurs, étaient depuis si longtemps acceptées par le site, enveloppées par les jardins, que l’émotion qu’elles donnaient – et qui était poignante – était moins celle de la destruction que celle de la survivance. (Jules Romains)

Odeur délicieuse, celle que je préfère, fumeuse, apparentée aux pétunias, provenant de petites fleurs jaunes dans les décombres. (Claudel)

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Une sélection de textes de Françoise avec des photos de CP

lundi 19 février 2007

LECTURES








John Burroughs, Les yeux perçants, La Brèche, 2006


« Avril, à son plus beau moment, est la plus tendre des salades tendres. La pointe acérée de la pousse d’herbe est son symbole. Les sens - la vue, l’ouïe, l’odorat - ont faim de ces témoignages délicats et presque spirituels, autant que le bétail est avide de brouter ses prés.
Comme il nous émeut, nous rendant tous ensemble heureux et tristes ! Les chants des premiers oiseaux, des migrateurs, les nuées de pigeons traversant le ciel ou envahissant les bois, la corne elfique de la première abeille qui s’aventure loin au milieu du jour, la note claire des petites grenouilles dans les marais au couchant, le feu de camp dans les érables à sucre, la fumée que l’on voit de loin s’élever au-dessus des arbres, la nuance de vert qui soudain colore pentes et monticules ensoleillés, la limpidité parfaite des ruisseaux, le soleil qui croît et réchauffe - combien l’oreille et l’œil ardents remarquent ces choses et tant d’autres qui leur ressemblent !
Je suis né un mois d’avril et je renais à de nouveaux délices, à de nouvelles surprises chaque fois qu’il revient. Son nom me ravit d’un charme indescriptible. Ses deux syllabes font penser à l’appel des premiers oiseaux, telle la moucherolle phebi ou la sturnelle des prés. Ses neiges elles-mêmes ont un pouvoir fertilisant ; on les appelle l’engrais du pauvre. »

John Burroughs (April, 1877)

vendredi 16 février 2007

BOIS GENTIL

J’aime le Bois Gentil car il fleurit en février. Mais ce n’est pas le moindre de ses attraits.
Son parfum est étourdissant. On pense au jasmin, à la fleur de citronnier, à la rose, au freesia, on est saisi par tant de force et de suavité. Ses fleurs forment de petites boules roses. Ses feuilles dures ressemblent à celles du laurier. Si ses fleurs sont modestes, son parfum est d’une séduction inouïe. Laissez quelques rameaux dans une pièce, fermez la porte revenez le lendemain matin. Vous êtes transportés dans un jardin odorant éblouissant, plus rien n’a d’importance que cet instant d’intensité parfumée.
On l’appelle aussi Daphné.
CP

Deux métamorphoses végétales en relation avec le mythe de Daphné

























RUINES DE ROME

Cymbalaria muralis, Ruines-de-Rome

Du latin cymba : nacelle, allusion à la forme un peu concave des feuilles Après la floraison, le pédoncule se recourbe pour que la capsule s'introduise dans les interstices des pierres. Cette espèce, commune, croît sur les vieux murs pourvu qu'il y ait une humidité suffisante. Son origine est méditerranéenne, mais elle s'est répandue dans toute l'Europe. On raconte aussi qu'elle fut importée d'Italie en France au 15e siècle et qu'elle atteignit Londres en 1640 où elle devint la reine des rocailles. D'où son nom vulgaire Ruines-de-Rome. Ses autres noms sont : Linaire cymbalaire, Cymbalaire, lierre fleuri, misère. Elle se rattache à la famille des scrofulariacées. C'est une plante vivace délicate qui forme des guirlandes. Ses fleurs jaunes et mauves en forme de gueule de loup fleurissent de Mai à Septembre. Elle est pollinisée par les hyménoptères. Je l'ai cherchée en vain à Rome, mais l'ai trouvée à Boulogne (Ile de France) pour la première fois au Jardin Albert Kahn. Depuis, je la rencontre très souvent. Son nom, Ruines-de-Rome, si évocateur a été utilisé par l'écrivain Pierre Sengès. Il en a fait le titre d'un de ses romans.

CP

vendredi 9 février 2007

COMPTINE











ça s'enroule, ça étouffe,
ça prolifère sans qu'on puisse rien y faire

le romarin s'alarme
le buis perd son latin
le basilic est hystérique
le persil vacille

c'est pourtant bien joli
cette liane fragile
aux corolles graciles

qu'on arrache sans pitié,
qu'on arrache avec regret...

ça s'enroule, ça étouffe
ça prolifère sans qu'on puisse rien y faire

qui est-ce ?

c'est le liseron!
CP