dimanche 9 mars 2008

Ault, paysage de mots

Ce samedi de Mars, le ciel était à l’orage et les corbeaux tournoyaient dans le vent. J'étais seule dans les rues d’Ault, un appareil photo à la main vers 18h. De rares passants me lançaient des regards furtifs , des chiens aboyaient sur mon passage. Sur les façades des maisons fermées, dans un décor (1930 ?) de céramique bleue, des noms me faisaient signe. C’est ainsi que vinrent à ma rencontre René, Germaine, Michel et Marie-Jeanne. Il me racontèrent leur rêves, leurs espoirs. Dans leurs jardins ensauvagés ou bourgeois, visités par les coccinelles, les fourmis, les cygnes ou les loups, poussaient l’églantine ou l’hortensia. Certains s’étaient connus à la faveur d’une panne de voiture et n’étaient jamais repartis. D’autres cachés derrière les haies d'églantine ou à l'abri de lourds rideaux se laissent bercer par le bruit des flots tout proches tout en se donnant des tas de petits noms se terminant par « ette » : « Mignonette, Bluette, etc.
Dans certaines rues, c’était la chasse au trésor : « Emeraude », « Aigue-marine » « Topaze ». On n'avait pas gagné au Loto, on avait éco-no-mi-sé. Autour de certains noms, le mystère restait entier :"Nemosa"...
Des vies s’étaient faites, des destins s’étaient croisés. Malgré le vent et les rafales de pluie, je continuais de photographier.

SVP, ne pas cliquer sur l'image, ceci est un diaporama



Photos CP

1 commentaire:

venezia a dit…

merci pour cette si belle mise en mots et en images